L’Erudit
Ulys était complètement rétabli. Ils se mirent
donc en route en direction de la taverne. Ils discutèrent de la situation. Maya
lui dit combien elle était désolée qu’il n’ait pas atteint son but. Il lui
répondit qu’il était inspiré par elle et son courage et lui demanda ce qu’elle
pensait d’Aroth.
Elle lui réitéra la confiance qu’elle ressentait
envers le tavernier et ajouta que depuis qu’elle était ici, elle avait ressenti
d’étranges sensations et qu’elle se sentait parfaitement en sécurité que ce soit
avec lui ou Aroth. Elle lui expliqua qu’elle s’était sentie mal à l’aise quand
ils avaient rencontré les gens du voyage, mais elle n’avait pas pu se
l’expliquer à ce moment là. Elle ressentait les choses vivement autour d’elle,
elle avait pressenti la défaite d’Ulys,
elle pressentait qu’il ne lui arriverait rien si elle restait auprès de lui.
C’est pourquoi elle était aussi sereine.
Ils atteignirent la taverne. Ils patientèrent
quelques heures, quand enfin Aroth réapparût.
Il leur expliqua qu’il avait entendu parler d’une
vielle femme capable de lire l’avenir. Il avait fait le tour de la ville et de ses contacts afin de localiser
cette femme. Apparemment, elle faisait partie du clan des Bohémiens, un clan
dont tout le monde avait entendu parler mais dont personne ne savait où il
résidait.
Les Bohémiens vivaient en marge de la société, ils
vivaient du vol, mais avaient pour code de ne pas sombrer dans la violence. Ils
avaient donc développé toutes sortes de techniques pour dérober les
gens de leur bien avec
discrétion. Cambriolage de
propriétés quand les propriétaires s’absentaient, délestage de
bourses durant des représentations données afin de distraire les
passants.
Leurs
cibles préférées étaient
les concitoyens les plus
aisés. Ils possédaient toutes
sortes de talents,
équilibristes, jongleurs, beaux
parleurs. Un certain mysticisme les entourait et
d’étranges pouvoirs leur étaient attribués.
Du moins c’était une des croyances communes parmi les habitants d’Ecclesia. Une
de ces croyances était qu’une vielle femme du clan était capable de prédire le
futur. Le seul problème était de savoir où la trouver. C’était le but de la
recherche d’Aroth. Dans sa quête, il avait entendu des rumeurs selon lesquelles
les Bohémiens se cacheraient dans les
catacombes, plus précisément dans une
ville souterraine en
ruine. Cette ville
aurait été l’ancienne
Ecclesia sur laquelle
la nouvelle Ecclesia avait été reconstruite, après la grande guerre des
mondes qui avait eu lieu, il y a plus de mille ans auparavant.
L’autre problème était de localiser les
catacombes. La police d’Ecclesia essayait depuis des années mais n’avait pas le
moindre indice. Là encore, une rumeur voulait que l’entrée se situe aux
alentours du château car l’ancienne cité était beaucoup plus petite que celle
qui avait été reconstruite, et le château en représentait la quasi totalité. Un autre élément
d’information était que les contours de l’ancienne cité avaient permis de
construire le nouveau système de canalisation.
L’entrée
de cette mystérieuse
place, nommée par
la population d’Ecclesia, l’entrée de la porte des Enfers
devait correspondre à une entrée d’égout.
De nouveau, Aroth avait assuré le coup ; un de ses
amis s’occupait du bon fonctionnement des écoulements de la ville et lui avait
procuré les plans des voies de canalisations avec tous ses points d’accès.
Le soir venu, ils se mirent en route. Cela leur
prit plus de deux heures pour faire le tour du Château en examinant toutes les
entrées d’égouts. Ils avaient fait chou
blanc. Plus de cent cinquante possibilités et aucune indication quant à la
bonne.
« Toutes ces entrées sont trop évidentes, trop en
vue. Il nous en faut une qui permette de s’infiltrer en toute discrétion »
déclara Ulys
« Et à toute heure de la journée » renchérit Aroth
Maya, sans dire un mot, s’éloigna des murs du
Château, prit une rue perpendiculaire sur sa droite puis s’enfonça dans une
contre allée et alla jusqu’au bout de cette voie sans issue. Ulys et Aroth la
suivirent.
« As-tu trouvé quelque chose ? » demanda Aroth
« C’est ici » répondit t’elle.
«Où » s’enquit Ulys.
« Derrière cette porte » dit-elle en désignant du
doigt la porte opposée.
La porte était celle d’un immeuble.
Cette porte n’était
pas fermée à clef. Ils
entrèrent. Alors deux
choix s’offrirent à eux. Monter l’escalier et accéder aux appartements
ou prendre à droite et entrer dans une
cour. Cette cour était
un dépotoir, déchets,
briques, morceaux de ferraille s’y entassaient. Cette cour
était idéalement placée car elle ne pouvait être vue d’aucune fenêtre. Au fond,
dans un coin, il y avait un buisson. Maya s’y dirigea et découvrit, derrière ce buisson, une entrée d’égout,
située au bas du mur. Ulys s’y engouffra le premier, suivi d’Aroth puis de
Maya. Ils allumèrent une torche.
L’odeur était pestilentielle.
« Maya, où nous dirigeons nous ensuite ? » demanda
Ulys
« Ce que nous cherchons maintenant c’est une autre
entrée qui nous permette de descendre encore
plus bas, car les
canalisations sont supposées reposer sur
les anciennes ruines » intervint Aroth.
Puis il ajouta : « Je pense qu’il faut retourner
en direction du Château qui est sur notre gauche afin d’étudier la situation,
l’entrée ne doit pas être très loin »
Les canalisations étaient construites de façon à
permettre une circulation piétonne aisée: un trottoir de chaque côté d’un
écoulement d’eau.
Ils prirent à gauche. Après quelques minutes de
marche, le chemin se divisait de nouveau en deux. Mais cette fois les deux
couloirs étaient bloqués par un mur et au niveau de l’eau une grille en arc de
cercle qui laissait filtrer l’eau.
« Ce n’est pas par là! » remarqua Ulys
« Si, c’est ici! » affirma Maya
Elle prit la direction du mur situé sur leur
gauche. Elle s’arrêta en face.
« C’est là, il doit y avoir un moyen de passer »
Ulys et Aroth se regardèrent. Elle pointa en
direction de la grille.
« Ah non ! » s’écria Aroth, Ulys plongea sans
réfléchir.
Après quelques secondes on put l’entendre de
l’autre côté du mur
« Ça pue, c’est dégueulasse, mais il y a un
passage »
« Tu m’étonnes que les forces de l’ordre n’aient
jamais trouvé l’entrée même après avoir fouillé ces tunnels de fond en comble,
cette bande d’incapable » marmonna Aroth.
Aroth et Maya se lancèrent à leur tour. Au fond de
la voie d’évacuation, il y avait un passage assez grand pour permettre aux gens de passer. Néanmoins cela
avait un coût, celui de sacrifier son hygiène.
Derrière ce rempart,
il y avait,
à nouveau, deux
trottoirs et une vingtaine de mètres plus loin un autre
rempart similaire.
« Ah non ! Pas encore » s’écria de nouveau Aroth.
« Nan, l’entrée est ici, quelque part entre ces
deux murs, nous sommes proches» affirma Maya.
Ils scrutèrent les murs avec attention.
Visiblement il n’y avait aucun signe d’entrée. Ulys commençait à s’impatienter.
Il
s’emporta et donna un coup de pied dans le mur. La brique au ras du sol
s’encastra à moitié dans le mur.
Étonnés, ils se regardèrent un instant.
« La chance fait partie de la routine des
Chevaliers ! » s’exclama Ulys
Et il poussa la pierre jusqu'à ce qu’elle fût totalement engloutie.
Ils cherchaient un quelconque mécanisme. Cela leur prit quelques minutes avant
de réaliser qu’il suffisait de faire coulisser les deux briques de chaque côté
ainsi que les trois briques du dessous et de les propulser dans le même trou.
Derrière ces briques, se trouvait une
porte coulissante. Le problème était que seule une personne de faible
corpulence pouvait s’y infiltrer. Maya n’hésita pas une seconde, elle s’y
introduisit. Aroth lui tendit la torche. Elle vit une manivelle,
elle tenta de la tourner, mais c’était bien trop dur. Elle devrait appeler du
renfort.
« Ulys, Aroth je ne suis pas assez forte pour
ouvrir la porte, je vais chercher quelqu'un. »
« Attends c’est peut être dangereux… » Ulys eut à
peine le temps de finir sa phrase qu’il put entendre:
« Je reviens le plus vite possible ».
Maya était convaincue que tout se passerait bien.
Elle s’avança dans le tunnel. Après quelques mètres, elle put emprunter un
escalier. Elle dévala les marches, cela lui parut une éternité. Après un
moment, elle entendit de la musique, elle ralentit. Encore un peu plus bas elle
vit de la lumière, la musique se faisait de plus en plus présente.
Elle
pouvait entrevoir la fin des marches, des
marches qui se faisaient plus petites et plus pentues. Elle pensait maintenant
à ses parents, elle se voyait déjà les retrouver. Ça y est enfin elle avait
atteint la Porte des Enfers. Elle fut rappelée à la réalité, quand la première vision de cette terre
promise était un homme impressionnant avec une énorme barbe. Il la saisit par
le bras, et la mit sur son épaule en guise de baluchon. Elle ne se débâtit pas.
Pendant qu’il la transportait, elle lui demanda de l’aider,
lui expliquant que ses amis étaient bloqués en haut. Il l’ignora. Elle en profita pour regarder les
alentours, elle vit des ruines au milieu de rocs. Des gens dormaient à même le sol, d’autres buvaient, dansaient,
chantaient, riaient aux éclats. Torches accolées aux murs qui tenaient encore
debout et feux de camp illuminaient la Porte des Enfers, vision apocalyptique
d’une vie souterraine.
Après un moment, il pénétra dans une maison dont
des rideaux faisaient guise de porte et dont le toit n’existait plus. Deux
hommes et une femme étaient en pleine conversation autour d’un feu.
A la vue de l’homme accompagné de la fille, ils se
turent.
«Qui est ce Cerro ? » demanda l’un des deux hommes
« Elle vient du monde d’en haut, elle est entrée
par l’ancienne porte. Apparemment deux de ses amis l’y attendent »
« Pose-la »
Ils l’observèrent pendant quelques instants, et le
même homme l’interrogea
« Que fais tu ici ? »
Elle n’émit aucune réserve et raconta toute son
histoire, qu’elle était venue ici rechercher la femme qui connait le futur.
Ils se concertèrent, Maya ne pouvait distinguer ce
qu’ils se murmuraient.
« Qui sont tes amis» reprit l’homme
«Ulys et Aroth le tavernier du Cygne Blanc»
« Aroth ! Je le connais, sa taverne se situe au
nord-est de la ville»
« Oui c’est exact» répondit Maya
« Ulys… Ulys… Ulys ! Est-ce le gamin du tournoi ?
»
« Oui c’est lui !» s’enthousiasma Maya
Ils se consultèrent de nouveau. Ils se levèrent et la femme dit :
« Cerro, quelque chose se trame, il est temps de
consulter la vieille Érudit »
« Qui ?» interrompit Maya
Ils se regardèrent et se demandèrent pourquoi la
fille était aussi peu impressionnée.
Ils lui sourirent et l’homme qui n’avait pas
encore ouvert la bouche rompit le silence:
« Pardonne nous pour nos manières. La vieille
Érudit est probablement la femme qui pour toi, connait le futur. L’homme qui
t’a amenée ici est Cerro le gardien de la vieille porte. Et nous sommes les
représentants de ce que les gens appellent la Porte des Enfers »
Il s’interrompit et tous se mirent en route. Il
reprit :
« En temps normal, nous vous aurions probablement
exécutés… »
A ces mots le sang de Maya se glaça. Sa confiance
disparue, le doute s’installa. Ils se dirigèrent où la lumière se faisait de plus en plus rare.
Cerro se saisit d’une torche et ils continuèrent leur chemin.
Maya reprit courage :
« Pourquoi ne pas nous tuer alors ? »
« En temps normal, personne n’a jamais trouvé
notre repaire. Et même si nous vivons du vol, la violence nous fait horreur.
Alors tuer quelqu’un n’arrivera seulement si notre sécurité était compromise.
Et là, ce n’est pas le cas »
Ils continuaient à marcher au milieu des
décombres. Après un moment, ils pouvaient à peine distinguer le bruit venant du
camp. Ils atteignirent un vieux rocher dans lequel une habitation avait été
creusée.
Ils y pénétrèrent. Après quelques mètres, une
vieille voix rauque les interpella :
« Éteignez votre lumière » Ils s’exécutèrent.
Maya sentit une main sur son épaule. Elle hurla et
s’éloigna, totalement stupéfaite. Elle couvrit sa bouche et reprit son souffle.
«Je t’attends depuis plusieurs jours » soupira la
voix à son oreille.
Maya sursauta de nouveau, mais se reprit. Elle se
demanda comment elle s’était retrouvée derrière elle sans qu’elle s’en
aperçoive. Elle bredouilla :
« Qu, que, quoi, comment »
« Je t’ai sentie arriver en ville il y a quelques
jours »
Maya ressentait une connexion avec la voix, comme
si elle lui était familière.
« Est elle venue seule ? »
« Nan, elle est venue avec le tavernier du Cygne
Blanc et un jeune guerrier. Que faisons nous d’eux ? »
« Allez les chercher et attendez le retour de
cette jeune personne dans votre fief. De toute façon, d’ici peu, nos secrets
nous paraîtrons bien insignifiants. Laissez nous seuls maintenant. Cerro,
attends à l’entrée».
Incapable
d’entrevoir quoi que
se soit dans cette
obscurité, elle sentit
la vieille femme tourner autour d’elle.
« As-tu des questions ? » demanda t-elle
« Comment puis- je rentrer chez moi ? »
« C’est une réponse que tu trouveras au long du
chemin »
« Quel chemin? »
« Le chemin qui peut te ramener chez toi »
« Ça n’a aucun sens»
« Tout a un sens »
« Arrêtez de jouer avec moi, savez vous quelque
chose, pouvez vous lire le futur? »
« Nan »
« Ça suffit, je m’en vais » Maya se dirigea vers
la sortie quand elle se heurta à la vieille femme.
« Non, je ne peux lire le futur, mais je sais
quelque chose»
« Quoi dites le moi ! » s’impatienta Maya
« Que tu es ici pour une raison »
« Quelle raison ? »
«Cela, je ne sais pas»
Maya allait sortir lorsque la vieille femme
l’interpela.
« Que vas-tu faire ensuite ? »
Maya se dit calmement que L’Érudit avait raison,
que pouvait t-elle faire ? Elle se reprit
« Savez-vous autre chose ?»
« Les gens pensent que je connais le futur. Ce
n’est pas le cas. Personne ne le connait. Néanmoins je possède
un grand savoir
et une extra
sensibilité. Je peux
sentir certaines présences comme
la tienne et celui du guerrier qui t’accompagne. Je peux aussi deviner ce que
les gens pensent. Je ressens en ce moment ton désarroi »
Un sentiment de chaleur humaine et de bien-être
envahit Maya. Les mots que venait de prononcer la vieille dame la confortait et la faisait se
sentir à l’abri. Alors elle se mit à pleurer. De grosses larmes coulaient le
long de ses douces joues et s’abattirent sur le sol rocailleux.
« C’est ça, laisse toi aller. Descends ta garde.
Tu auras besoin de rester en contact avec tes émotions, tes instincts. Et pour cela tu devras te laisser
guider par ce jeune guerrier qui t’accompagne »
Maya se dit que cette femme en savait bien plus
qu’elle ne voulait bien en dire, mais elle n’insista pas.
Elle se laissa
aller, elle était
maintenant complètement décontractée
et désinhibée. Elle ferma les yeux et lui semblait voir la vielle
Érudit.
La vieille femme reprit avec une voix qui semblait
s’éloigner comme un écho :
« Tu es sur la bonne voie. Par delà les montagnes
d’Altador, sur le Mont Godard vit un vieil ermite, qui répond au nom de
Kaduyeri. Cet ermite connait tous les secrets de ce monde…»
A cet instant Cerro entra avec la torche, Maya
ouvrit les yeux et fut éblouie.
« Quelle voie, attendez ! » cria t’elle
La femme avait disparu. Cerro prit la parole:
«Il est temps de rejoindre tes amis»
Il la saisit par le bras. Maya cette fois se
débattit.
« Repose moi grosse brute, je n’ai pas fini »
« Tes amis t’attendent, tu sais tout ce qu’il faut
que tu saches »
Pourquoi Cerro avait il pénétré inopinément dans
le refuge de l’Erudit ? Comment savait-il qu’elle en savait suffisamment alors
qu’il lui manquait tant de réponses à ses questions? En chemin, résonnaient ces
quelques mots: se laisser aller, suivre ses instincts, trouver le vieil ermite.
Ils arrivèrent au fief des représentants. Cerro la
déposa. Son visage s’illumina à la vue de ses camarades. Ulys lui demanda
comment elle allait. Elle lui répondit positivement, que d’après ce qu’elle
avait compris, il fallait qu’ils se rendent au Mont Godard.
« Le Mont Godard ! Dans les montagnes !» s’exclama
Ulys.
Voyant son ami pâlir elle lui demanda quel était
le problème ?
Aroth lui expliqua que dans les montagnes
d’Altador vivaient les Anthrolites, un clan d’être mi-homme mi-démon. Ils se
nourrissaient en tant normal de pierres, mais que leur plat favori était les
êtres humains, une denrée rare dans les montagnes. De toutes les personnes qui
s’y étaient aventurées, seules quelques unes en avaient réchappé et avaient
témoigné de l’horreur présente dans ces
montagnes. Néanmoins, aucun d’entre
eux ne s’entendaient
sur la description d’un
Anthrolite.
Les gens en
conclurent que ceux qui s’étaient approchés suffisamment près pour pouvoir en
décrire un n’étaient jamais revenus. Il en résultait un dicton prononcé par les
gens d’Altador au moment de la mort imminente d’un des leurs :
« l’Anthrolite
va venir le prendre ».
Mais c’était
aussi un moyen d’effrayer
les enfants indisciplinés: «
l’Anthrolite va venir te chercher si tu n’es pas sage». C’était ce que les gens
de l’orphelinat lui avaient répété, et Ulys avait grandi avec cette phobie.
S’il avait peur d’une chose, c’était bien des Anthrolites. La tête basse, Ulys
était pensif.
Maya ressentit ses craintes et lui mit la main sur
l’épaule. Instantanément Ulys reprit le dessus sur ses émotions.
« En route, il n’y a pas une seconde à perdre». Il
commençait à faire le premier pas quand il fut interrompu par un des
représentants de la porte des Enfers.
« Vous allez devoir être hypnotisés »
« Quoi » s’écria Aroth
« C’est le prix à payer pour sortir vivant de la
Porte des Enfers » répondit-il
« Mettez vous en ligne » ordonna la femme et elle
sortit un pendule.
Ils le fixèrent et reprirent conscience au milieu de la taverne d’Aroth.
Ils se rappelaient de toute leur conversation avec les Bohémiens, mais la façon
dont ils étaient entrés ou sortis de la
Portes des Enfers,
ils ne se
rappelaient rien. Enfin
presque, l’hypnose n’avait pas fonctionné sur Maya. Après consultation
de L’Erudit, il était convenu qu’on la laisse continuer son chemin. Elle savait
qu’elle ne devait rien dire aux autres. Elle sourit en pensant que si Aroth
découvrait combien il était facile d’accéder à ce que les Bohémiens appellent
la nouvelle porte, il serait agacé au plus haut point. Ils se lavèrent,
préparèrent leurs sac à dos et dormirent. Demain ils quitteraient Ecclesia.