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Tuesday, 17 July 2012

Chapitre IV: L'Erudit


L’Erudit


Ulys était complètement rétabli. Ils se mirent donc en route en direction de la taverne. Ils discutèrent de la situation. Maya lui dit combien elle était désolée qu’il n’ait pas atteint son but. Il lui répondit qu’il était inspiré par elle et son courage et lui demanda ce qu’elle pensait d’Aroth.
Elle lui réitéra la confiance qu’elle ressentait envers le tavernier et ajouta que depuis qu’elle était ici, elle avait ressenti d’étranges sensations et qu’elle se sentait parfaitement en sécurité que ce soit avec lui ou Aroth. Elle lui expliqua qu’elle s’était sentie mal à l’aise quand ils avaient rencontré les gens du voyage, mais elle n’avait pas pu se l’expliquer à ce moment là. Elle ressentait les choses vivement autour d’elle, elle avait  pressenti la défaite d’Ulys, elle pressentait qu’il ne lui arriverait rien si elle restait auprès de lui. C’est  pourquoi elle était aussi sereine.

Ils atteignirent la taverne. Ils patientèrent quelques heures, quand enfin Aroth réapparût.
Il leur expliqua qu’il avait entendu parler d’une vielle femme capable de lire l’avenir. Il avait fait le tour de la  ville et de ses contacts afin de localiser cette femme. Apparemment, elle faisait partie du clan des Bohémiens, un clan dont tout le monde avait entendu parler mais dont personne ne savait où il résidait.
Les Bohémiens vivaient en marge de la société, ils vivaient du vol, mais avaient pour code de ne pas sombrer dans la violence. Ils avaient donc développé toutes sortes de techniques pour dérober  les  gens  de  leur  bien   avec  discrétion.  Cambriolage  de  propriétés  quand  les propriétaires s’absentaient, délestage de bourses durant des représentations données afin de distraire  les  passants. 

Leurs  cibles  préférées  étaient  les concitoyens  les  plus  aisés.  Ils possédaient  toutes  sortes  de  talents,  équilibristes,  jongleurs,  beaux  parleurs.  Un  certain mysticisme les entourait et d’étranges pouvoirs leur étaient attribués.
Du moins c’était une des croyances  communes parmi les habitants d’Ecclesia. Une de ces croyances était qu’une vielle femme du clan était capable de prédire le futur. Le seul problème était de savoir où la trouver. C’était le but de la recherche d’Aroth. Dans sa quête, il avait entendu des rumeurs selon lesquelles les Bohémiens se cacheraient dans les  catacombes, plus précisément dans une  ville  souterraine  en  ruine.  Cette  ville  aurait  été  l’ancienne  Ecclesia  sur  laquelle  la nouvelle Ecclesia avait été reconstruite, après la grande guerre des mondes qui avait eu lieu, il y a plus de mille ans auparavant.
L’autre problème était de localiser les catacombes. La police d’Ecclesia essayait depuis des années mais n’avait pas le moindre indice. Là encore, une rumeur voulait que l’entrée se situe aux alentours du château car l’ancienne cité était beaucoup plus petite que celle qui avait été reconstruite, et le château en représentait la  quasi totalité. Un autre élément d’information était que les contours de l’ancienne cité avaient permis de construire le nouveau système de canalisation.
 L’entrée  de  cette  mystérieuse  place,  nommée  par  la  population  d’Ecclesia, l’entrée de la porte des Enfers devait correspondre à une entrée d’égout.
De nouveau, Aroth avait assuré le coup ; un de ses amis s’occupait du bon fonctionnement des écoulements de la ville et lui avait procuré les plans des voies de canalisations avec tous ses points d’accès.
Le soir venu, ils se mirent en route. Cela leur prit plus de deux heures pour faire le tour du Château en examinant toutes les entrées d’égouts.  Ils avaient fait chou blanc. Plus de cent cinquante possibilités et aucune indication quant à la bonne.
« Toutes ces entrées sont trop évidentes, trop en vue. Il nous en faut une qui permette de s’infiltrer en toute discrétion » déclara Ulys
« Et à toute heure de la journée » renchérit Aroth

Maya, sans dire un mot, s’éloigna des murs du Château, prit une rue perpendiculaire sur sa droite puis s’enfonça dans une contre allée et alla jusqu’au bout de cette voie sans issue. Ulys et Aroth la suivirent.
« As-tu trouvé quelque chose ? » demanda Aroth
« C’est ici » répondit t’elle.
«Où » s’enquit Ulys.
« Derrière cette porte » dit-elle en désignant du doigt la porte opposée.
La porte était celle d’un  immeuble.  Cette  porte  n’était  pas  fermée  à  clef.  Ils  entrèrent.  Alors  deux  choix s’offrirent à eux. Monter l’escalier et accéder aux appartements ou prendre à droite et entrer dans une  cour.  Cette  cour  était un  dépotoir,  déchets,  briques,  morceaux  de ferraille s’y entassaient. Cette cour était idéalement placée car elle ne pouvait être vue d’aucune fenêtre. Au fond, dans un coin, il y avait un buisson. Maya s’y dirigea et découvrit,  derrière ce buisson, une entrée d’égout, située au bas du mur. Ulys s’y engouffra le premier, suivi d’Aroth puis de Maya. Ils allumèrent une torche.
L’odeur était pestilentielle.
« Maya, où nous dirigeons nous ensuite ? » demanda Ulys
« Ce que nous cherchons maintenant c’est une autre entrée qui nous permette de descendre encore  plus bas,  car  les  canalisations sont  supposées  reposer sur  les anciennes ruines » intervint Aroth.
Puis il ajouta : « Je pense qu’il faut retourner en direction du Château qui est sur notre gauche afin d’étudier la situation, l’entrée ne doit pas être très loin »
Les canalisations étaient construites de façon à permettre une circulation piétonne aisée: un trottoir de chaque côté d’un écoulement d’eau.
Ils prirent à gauche. Après quelques minutes de marche, le chemin se divisait de nouveau en deux. Mais cette fois les deux couloirs étaient bloqués par un mur et au niveau de l’eau une grille en arc de cercle qui laissait filtrer l’eau.
« Ce n’est pas par là! » remarqua Ulys

« Si, c’est ici! » affirma Maya
Elle prit la direction du mur situé sur leur gauche. Elle s’arrêta en face.
« C’est là, il doit y avoir un moyen de passer »
Ulys et Aroth se regardèrent. Elle pointa en direction de la grille.
« Ah non ! » s’écria Aroth, Ulys plongea sans réfléchir.
Après quelques secondes on put l’entendre de l’autre côté du mur
« Ça pue, c’est dégueulasse, mais il y a un passage »
« Tu m’étonnes que les forces de l’ordre n’aient jamais trouvé l’entrée même après avoir fouillé ces tunnels de fond en comble, cette bande d’incapable » marmonna Aroth.
Aroth et Maya se lancèrent à leur tour. Au fond de la voie d’évacuation, il y avait un passage assez grand pour  permettre aux gens de passer. Néanmoins cela avait un coût, celui de sacrifier  son  hygiène.  Derrière  ce  rempart,  il  y  avait,  à  nouveau,  deux  trottoirs  et  une vingtaine de mètres plus loin un autre rempart similaire.
« Ah non ! Pas encore » s’écria de nouveau Aroth.
« Nan, l’entrée est ici, quelque part entre ces deux murs, nous sommes proches» affirma Maya.

Ils scrutèrent les murs avec attention. Visiblement il n’y avait aucun signe d’entrée. Ulys commençait à s’impatienter.
 Il s’emporta et donna un coup de pied dans le mur. La brique au ras du sol s’encastra à moitié dans le mur.
Étonnés, ils se regardèrent un instant.
« La chance fait partie de la routine des Chevaliers ! » s’exclama Ulys
Et il poussa la pierre  jusqu'à ce qu’elle fût totalement engloutie. Ils cherchaient un quelconque mécanisme. Cela leur prit quelques minutes avant de réaliser qu’il suffisait de faire coulisser les deux briques de chaque côté ainsi que les trois briques du dessous et de les propulser dans le même trou. Derrière ces  briques, se trouvait une porte coulissante. Le problème était que seule une personne de faible corpulence pouvait s’y infiltrer. Maya n’hésita pas une seconde, elle s’y introduisit. Aroth  lui  tendit la torche. Elle vit une manivelle, elle tenta de la tourner, mais c’était bien trop dur. Elle devrait appeler du renfort.
« Ulys, Aroth je ne suis pas assez forte pour ouvrir la porte, je vais chercher quelqu'un. »
« Attends c’est peut être dangereux… » Ulys eut à peine le temps de finir sa phrase qu’il put entendre:
« Je reviens le plus vite possible ».
Maya était convaincue que tout se passerait bien. Elle s’avança dans le tunnel. Après quelques mètres, elle put emprunter un escalier. Elle dévala les marches, cela lui parut une éternité. Après un moment, elle entendit de la musique, elle ralentit. Encore un peu plus bas elle vit de la lumière, la musique se faisait de plus en plus présente.
 Elle pouvait entrevoir la fin  des marches, des marches qui se faisaient plus petites et plus pentues. Elle pensait maintenant à ses parents, elle se voyait déjà les retrouver. Ça y est enfin elle avait atteint la Porte des Enfers. Elle fut rappelée à la  réalité, quand la première vision de cette terre promise était un homme impressionnant avec une énorme barbe. Il la saisit par le bras, et la mit sur son épaule en guise de baluchon. Elle ne se débâtit pas. Pendant  qu’il  la transportait, elle lui demanda de l’aider, lui expliquant que ses amis étaient bloqués en haut. Il  l’ignora. Elle en profita pour regarder les alentours, elle vit des ruines au milieu de rocs. Des gens dormaient  à même le sol, d’autres buvaient, dansaient, chantaient, riaient aux éclats. Torches accolées aux murs qui tenaient encore debout et feux de camp illuminaient la Porte des Enfers, vision apocalyptique d’une vie souterraine.

Après un moment, il pénétra dans une maison dont des rideaux faisaient guise de porte et dont le toit n’existait plus. Deux hommes et une femme étaient en pleine conversation autour d’un feu.
A la vue de l’homme accompagné de la fille, ils se turent.
«Qui est ce Cerro ? » demanda l’un des deux hommes
« Elle vient du monde d’en haut, elle est entrée par l’ancienne porte. Apparemment deux de ses amis l’y attendent »
« Pose-la »
Ils l’observèrent pendant quelques instants, et le même homme l’interrogea
« Que fais tu ici ? »

Elle n’émit aucune réserve et raconta toute son histoire, qu’elle était venue ici rechercher la femme qui connait le futur.
Ils se concertèrent, Maya ne pouvait distinguer ce qu’ils se murmuraient.
« Qui sont tes amis» reprit l’homme
«Ulys et Aroth le tavernier du Cygne Blanc»
« Aroth ! Je le connais, sa taverne se situe au nord-est de la ville»
« Oui c’est exact» répondit Maya
« Ulys… Ulys… Ulys ! Est-ce le gamin du tournoi ? »
« Oui c’est lui !» s’enthousiasma Maya

Ils se consultèrent de nouveau.  Ils se levèrent et la femme dit :
« Cerro, quelque chose se trame, il est temps de consulter la vieille Érudit »
« Qui ?» interrompit Maya
Ils se regardèrent et se demandèrent pourquoi la fille était aussi peu impressionnée.
Ils lui sourirent et l’homme qui n’avait pas encore ouvert la bouche rompit le silence:
« Pardonne nous pour nos manières. La vieille Érudit est probablement la femme qui pour toi, connait le futur. L’homme qui t’a amenée ici est Cerro le gardien de la vieille porte. Et nous sommes les représentants de ce que les gens appellent la Porte des Enfers »
Il s’interrompit et tous se mirent en route. Il reprit :
« En temps normal, nous vous aurions probablement exécutés… »
A ces mots le sang de Maya se glaça. Sa confiance disparue, le doute s’installa. Ils se dirigèrent où la  lumière se faisait de plus en plus rare. Cerro se saisit d’une torche et ils continuèrent leur chemin.
Maya reprit courage :
« Pourquoi ne pas nous tuer alors ? »
« En temps normal, personne n’a jamais trouvé notre repaire. Et même si nous vivons du vol, la violence nous fait horreur. Alors tuer quelqu’un n’arrivera seulement si notre sécurité était compromise. Et là, ce n’est pas le cas »
Ils continuaient à marcher au milieu des décombres. Après un moment, ils pouvaient à peine distinguer le bruit venant du camp. Ils atteignirent un vieux rocher dans lequel une habitation avait été creusée.
Ils y pénétrèrent. Après quelques mètres, une vieille voix rauque les interpella :
« Éteignez votre lumière » Ils s’exécutèrent.
Maya sentit une main sur son épaule. Elle hurla et s’éloigna, totalement stupéfaite. Elle couvrit sa bouche et reprit son souffle.
«Je t’attends depuis plusieurs jours » soupira la voix à son oreille.
Maya sursauta de nouveau, mais se reprit. Elle se demanda comment elle s’était retrouvée derrière elle sans qu’elle s’en aperçoive. Elle bredouilla :

« Qu, que, quoi, comment »
« Je t’ai sentie arriver en ville il y a quelques jours »
Maya ressentait une connexion avec la voix, comme si elle lui était familière.
« Est elle venue seule ? »
« Nan, elle est venue avec le tavernier du Cygne Blanc et un jeune guerrier. Que faisons nous d’eux ? »
« Allez les chercher et attendez le retour de cette jeune personne dans votre fief. De toute façon, d’ici peu, nos secrets nous paraîtrons bien insignifiants. Laissez nous seuls maintenant. Cerro, attends à l’entrée».
Incapable  d’entrevoir  quoi  que  se  soit  dans cette  obscurité,  elle  sentit  la  vieille  femme tourner autour d’elle.
« As-tu des questions ? » demanda t-elle
« Comment puis- je rentrer chez moi ? »
« C’est une réponse que tu trouveras au long du chemin »
« Quel chemin? »
« Le chemin qui peut te ramener chez toi »
« Ça n’a aucun sens»
« Tout a un sens »
« Arrêtez de jouer avec moi, savez vous quelque chose, pouvez vous lire le futur? »
« Nan »
« Ça suffit, je m’en vais » Maya se dirigea vers la sortie quand elle se heurta à la vieille femme.
« Non, je ne peux lire le futur, mais je sais quelque chose»
« Quoi dites le moi ! » s’impatienta Maya
« Que tu es ici pour une raison »
« Quelle raison ? »
«Cela, je ne sais pas»
Maya allait sortir lorsque la vieille femme l’interpela.
« Que vas-tu faire ensuite ? »
Maya se dit calmement que L’Érudit avait raison, que pouvait t-elle faire ? Elle se reprit
« Savez-vous autre chose ?»
« Les gens pensent que je connais le futur. Ce n’est pas le cas. Personne ne le connait. Néanmoins je  possède  un  grand  savoir  et  une  extra  sensibilité.  Je  peux  sentir  certaines présences comme la tienne et celui du guerrier qui t’accompagne. Je peux aussi deviner ce que les gens pensent. Je ressens en ce moment ton désarroi »
Un sentiment de chaleur humaine et de bien-être envahit Maya. Les mots que venait de prononcer la  vieille dame la confortait et la faisait se sentir à l’abri. Alors elle se mit à pleurer. De grosses larmes coulaient le long de ses douces joues et s’abattirent sur le sol rocailleux. 
« C’est ça, laisse toi aller. Descends ta garde. Tu auras besoin de rester en contact avec tes émotions, tes  instincts. Et pour cela tu devras te laisser guider par ce jeune guerrier qui t’accompagne »
Maya se dit que cette femme en savait bien plus qu’elle ne voulait bien en dire, mais elle n’insista  pas.   Elle   se  laissa  aller,  elle  était  maintenant  complètement  décontractée  et désinhibée. Elle ferma les yeux et lui semblait voir la vielle Érudit.
La vieille femme reprit avec une voix qui semblait s’éloigner comme un écho :
« Tu es sur la bonne voie. Par delà les montagnes d’Altador, sur le Mont Godard vit un vieil ermite, qui répond au nom de Kaduyeri. Cet ermite connait tous les secrets de ce monde…»
A cet instant Cerro entra avec la torche, Maya ouvrit les yeux et fut éblouie.
« Quelle voie, attendez ! » cria t’elle
La femme avait disparu. Cerro prit la parole:
«Il est temps de rejoindre tes amis»

Il la saisit par le bras. Maya cette fois se débattit.
« Repose moi grosse brute,  je n’ai pas fini »
« Tes amis t’attendent, tu sais tout ce qu’il faut que tu saches »
Pourquoi Cerro avait il pénétré inopinément dans le refuge de l’Erudit ? Comment savait-il qu’elle en savait suffisamment alors qu’il lui manquait tant de réponses à ses questions? En chemin, résonnaient ces quelques mots: se laisser aller, suivre ses instincts, trouver le vieil ermite.
Ils arrivèrent au fief des représentants. Cerro la déposa. Son visage s’illumina à la vue de ses camarades. Ulys lui demanda comment elle allait. Elle lui répondit positivement, que d’après ce qu’elle avait compris, il fallait qu’ils se rendent au Mont Godard.
« Le Mont Godard ! Dans les montagnes !» s’exclama Ulys.
Voyant son ami pâlir elle lui demanda quel était le problème ?
Aroth lui expliqua que dans les montagnes d’Altador vivaient les Anthrolites, un clan d’être mi-homme mi-démon. Ils se nourrissaient en tant normal de pierres, mais que leur plat favori était les êtres humains, une denrée rare dans les montagnes. De toutes les personnes qui s’y étaient aventurées, seules quelques unes en avaient réchappé et avaient témoigné de l’horreur présente  dans  ces  montagnes.  Néanmoins, aucun  d’entre  eux  ne  s’entendaient  sur  la description  d’un  Anthrolite.
 Les gens en conclurent que ceux qui s’étaient approchés suffisamment près pour pouvoir en décrire un n’étaient jamais revenus. Il en résultait un dicton prononcé par les gens d’Altador au moment de la mort imminente d’un des leurs :
« l’Anthrolite  va venir le  prendre ».
 Mais  c’était  aussi  un  moyen  d’effrayer  les  enfants indisciplinés: « l’Anthrolite va venir te chercher si tu n’es pas sage». C’était ce que les gens de l’orphelinat lui avaient répété, et Ulys avait grandi avec cette phobie. S’il avait peur d’une chose, c’était bien des Anthrolites. La tête basse, Ulys était pensif.
Maya ressentit ses craintes et lui mit la main sur l’épaule. Instantanément Ulys reprit le dessus sur ses émotions.
« En route, il n’y a pas une seconde à perdre». Il commençait à faire le premier pas quand il fut interrompu par un des représentants de la porte des Enfers.
« Vous allez devoir être hypnotisés »
« Quoi » s’écria Aroth
« C’est le prix à payer pour sortir vivant de la Porte des Enfers » répondit-il
« Mettez vous en ligne » ordonna la femme et elle sortit un pendule.
Ils le fixèrent et reprirent conscience au milieu de la taverne d’Aroth. Ils se rappelaient de toute leur conversation avec les Bohémiens, mais la façon dont ils étaient entrés ou sortis de la  Portes  des  Enfers,  ils  ne  se  rappelaient  rien.  Enfin  presque, l’hypnose n’avait pas fonctionné sur Maya. Après consultation de L’Erudit, il était convenu qu’on la laisse continuer son chemin. Elle savait qu’elle ne devait rien dire aux autres. Elle sourit en pensant que si Aroth découvrait combien il était facile d’accéder à ce que les Bohémiens appellent la nouvelle porte, il serait agacé au plus haut point. Ils se lavèrent, préparèrent leurs sac à dos et dormirent. Demain ils quitteraient Ecclesia.

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