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Friday, 14 December 2012

Chapitre XI: Mazake


Mazake

 Ils pouvaient admirer les contours de la ville. Elle avait un style très oriental, avec quatre grandes tours construites à égales distances en partant de chaque extrémité des remparts. Les tours de couleur jaune étaient  rondes et s’affinaient dans leur hauteur pour finir avec un sommet rouge en forme d’as de pique.
De la porte gigantesque, elle aussi en forme d’as de pique, entrait un énorme convoi de marchands accompagnés de Nomadis. La ville, elle, était basse. Tous les bâtiments étaient bâtis de plain-pied avec des toits en formes d’arlequin. La ville, malgré l’heure matinale, était déjà pleine de vie. Les commerçants étaient occupés à installer leurs échoppes. Le convoi se dispersait aux quatre coins de la ville. Les rues n’étaient  pas pavées et la poussière s’y propageait.

Maintenant, ils devraient se mettre à la recherche de la route menant au Temple d’Ottaku. Mais avant tout un bon repos et un repas s’imposaient.
Aux premières personnes qu’ils rencontrèrent, ils demandèrent  quel  chemin  pouvait les mener à ce temple. Les réponses étaient toutes différentes. Tous les gens hésitaient lorsque la question leur était posée. Ils apprirent que ce  pays était empli de milliers de temples éparpillés à travers le territoire. Ces  temples avaient tous des noms et des fonctions différentes.
 La plupart étaient consacrés à des divinités, d’autres de simples refuges pour voyageurs ou personnes démunies. Le plus grand et le plus connu était le Temple  des Samouraïs car il accueillait l’Impératrice Momoko. Le temple se situait à Sunu, la capitale du pays.
N’ayant pas de succès avec le Temple d’Ottaku, ils demandèrent ensuite aux habitants s’ils avaient entendus parler d’une boule de Cristal aux étranges  pouvoirs. Presque tous les marchands en vendaient avec des vertus plus miraculeuses les unes que les autres.
Ils s’engouffrèrent dans une partie beaucoup moins commerçante. Ils croisèrent une femme d’un âge certain avec de l’embonpoint. Ils lui posèrent  leurs questions. Elle répondit honnêtement qu’elle n’en avait aucune idée. Néanmoins, elle leur fit savoir que l’apothicaire possédait des cartes du  pays,  peut être en avait il une indiquant les différents temples d’Anishi. Elle ajouta qu’on trouvait toujours tout ce que l’on cherchait chez l’apothicaire.
Ils s’y rendirent, un vieil homme les accueillit chaleureusement. Petit et rabougri, avec une longue barbe grise qu’il se caressait de haut en bas. Un grand sourire qui l’obligeait à garder les yeux fermés, il leur demanda ce qu’il pouvait bien faire pour eux. Une fois leur requête établie, il disparut un instant dans l’arrière boutique.
Il refit son apparition quelques minutes plus tard. Il tenait dans sa main un grand rouleau. Il le dépoussiéra puis le déroula.
Devant leurs yeux inquisiteurs, ils virent une carte du pays avec des points et leurs noms respectifs. L’apothicaire leur expliqua que les habitants d’Anishi pensaient qu’il y avait des milliers de temples, mais en fait il n’y avait que trente-neuf lieux saints qui répondaient aux caractéristiques traditionnelles d’un temple.
Chaque temple représentait une divinité à travers les trente-neuf provinces que comptait l’Empire. Pendant la grande guerre beaucoup de ces temples furent détruits, puis reconstruits après la guerre.
Néanmoins beaucoup de villages se contestaient l’emplacement et la légitimité de ces temples, et donc leurs reconstructions se multiplièrent dans toutes les provinces de l’Empire. Un historien géographe avait essayé de retrouver l’emplacement originel de ces sanctuaires sacrés, mais n’en avait  malheureusement  retrouvé  que  trente-six  avant  de  décéder.
Cependant, il avait localisé approximativement les trois temples restants  d’après des recherches entre écrits et récits. Il leur expliqua aussi que ces temples étaient situés dans des régions acculées de l’Empire et  se trouvaient aux antipodes des uns et des autres. Cela représenterait une expédition de plusieurs mois s’il s’avérait que le dernier temple visité était celui de leur quête.

Le  vieillard  s’éloigna  de  la  table  sur  laquelle  le  rouleau  reposait.  Beramute  et  Ulys  le suivirent du regard. Maya restait absorbée par la carte, un des points retenant particulièrement son attention. Elle se focalisa dessus.
Soudainement, elle fut transportée au milieu d’une forêt. En face d’elle, à l’orée de cette forêt, se profilait une bâtisse d’une architecture peu commune. Un homme avec une étrange armure et un masque effrayant arborant un sourire diabolique surgit devant elle.
Elle poussa un cri. Ulys et Beramute la regardèrent et tentèrent immédiatement de la rassurer. L’apothicaire lui, impassible mais intrigué, attendait patiemment la suite. Maya était en sueur, elle décrivit ce qu’elle avait vu. Ils avaient maintenant tous la certitude que c’était la voie qu’ils devaient suivre.
Le vieil homme perdit son flegme, baissa la tête et pensa à voix haute
« Le bois du Catsu »
Ils le regardèrent avec attention, quand il réalisa qu’ils l’avaient entendu.
« Le bois du Catsu est une forêt magique où très peu de gens s’aventurent. On raconte qu’un sorcier y vit. Ce sorcier serait capable de plier les gens à sa volonté. On dit aussi que tous ceux qui l’ont croisé sont devenus ses esclaves»
Il pensa de nouveau
« Son nom m’échappe »
« Mettons nous en route ! » s’exclama Ulys d’un ton optimiste.
L’apothicaire leur demanda d’attendre un instant de plus. Il disparut de nouveau et revint quelques instants plus tard. Il tenait dans sa main un parchemin. Il leur expliqua que ce parchemin contenait toutes les routes existantes du pays. Ulys lui demanda combien ils lui devaient, mais le marchand refusa leur argent. Il leur fit promettre de repasser le voir à leur retour s’ils accomplissaient leur expédition avec succès afin de compléter ses cartes. Il les fournit même en provisions de toutes sortes.

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