Mazake
Ils pouvaient admirer les
contours de la ville. Elle avait un style très oriental, avec quatre grandes
tours construites à égales distances en partant de chaque extrémité des
remparts. Les tours de couleur jaune étaient rondes et s’affinaient dans leur hauteur pour finir avec un
sommet rouge en forme d’as de pique.
De la porte gigantesque, elle
aussi en forme d’as de pique, entrait un énorme convoi de marchands accompagnés
de Nomadis. La ville, elle, était basse. Tous les bâtiments étaient bâtis de
plain-pied avec des toits en formes d’arlequin. La ville, malgré l’heure
matinale, était déjà pleine de vie. Les commerçants étaient occupés à installer
leurs échoppes. Le convoi se dispersait aux quatre coins de la ville. Les rues
n’étaient pas pavées et la
poussière s’y propageait.
Maintenant, ils devraient se
mettre à la recherche de la route menant au Temple d’Ottaku. Mais avant tout un
bon repos et un repas s’imposaient.
Aux premières personnes qu’ils
rencontrèrent, ils demandèrent
quel chemin pouvait les mener à ce temple. Les
réponses étaient toutes différentes. Tous les gens hésitaient lorsque la
question leur était posée. Ils apprirent que ce pays était empli de milliers de temples éparpillés à travers
le territoire. Ces temples avaient
tous des noms et des fonctions différentes.
La plupart étaient consacrés à des divinités, d’autres de
simples refuges pour voyageurs ou personnes démunies. Le plus grand et le plus
connu était le Temple des
Samouraïs car il accueillait l’Impératrice Momoko. Le temple se situait à Sunu,
la capitale du pays.
N’ayant pas de succès avec le
Temple d’Ottaku, ils demandèrent ensuite aux habitants s’ils avaient entendus
parler d’une boule de Cristal aux étranges pouvoirs. Presque tous les marchands en vendaient avec des
vertus plus miraculeuses les unes que les autres.
Ils s’engouffrèrent dans une
partie beaucoup moins commerçante. Ils croisèrent une femme d’un âge certain
avec de l’embonpoint. Ils lui posèrent
leurs questions. Elle répondit honnêtement qu’elle n’en avait aucune
idée. Néanmoins, elle leur fit savoir que l’apothicaire possédait des cartes
du pays, peut être en avait il une indiquant les
différents temples d’Anishi. Elle ajouta qu’on trouvait toujours tout ce que
l’on cherchait chez l’apothicaire.
Ils s’y rendirent, un vieil
homme les accueillit chaleureusement. Petit et rabougri, avec une longue barbe
grise qu’il se caressait de haut en bas. Un grand sourire qui l’obligeait à
garder les yeux fermés, il leur demanda ce qu’il pouvait bien faire pour eux.
Une fois leur requête établie, il disparut un instant dans l’arrière boutique.
Il refit son apparition
quelques minutes plus tard. Il tenait dans sa main un grand rouleau. Il le
dépoussiéra puis le déroula.
Devant leurs yeux
inquisiteurs, ils virent une carte du pays avec des points et leurs noms
respectifs. L’apothicaire leur expliqua que les habitants d’Anishi pensaient qu’il
y avait des milliers de temples, mais en fait il n’y avait que trente-neuf
lieux saints qui répondaient aux caractéristiques traditionnelles d’un temple.
Chaque temple représentait une
divinité à travers les trente-neuf provinces que comptait l’Empire. Pendant la
grande guerre beaucoup de ces temples furent détruits, puis reconstruits après
la guerre.
Néanmoins beaucoup de villages
se contestaient l’emplacement et la légitimité de ces temples, et donc leurs
reconstructions se multiplièrent dans toutes les provinces de l’Empire. Un
historien géographe avait essayé de retrouver l’emplacement originel de ces sanctuaires
sacrés, mais n’en avait
malheureusement
retrouvé que trente-six avant de décéder.
Cependant, il avait localisé
approximativement les trois temples restants d’après des recherches entre écrits et récits. Il leur
expliqua aussi que ces temples étaient situés dans des régions acculées de
l’Empire et se trouvaient aux
antipodes des uns et des autres. Cela représenterait une expédition de
plusieurs mois s’il s’avérait que le dernier temple visité était celui de leur
quête.
Le vieillard
s’éloigna de la table sur laquelle le rouleau reposait. Beramute
et Ulys le suivirent du regard. Maya restait
absorbée par la carte, un des points retenant particulièrement son attention.
Elle se focalisa dessus.
Soudainement, elle fut
transportée au milieu d’une forêt. En face d’elle, à l’orée de cette forêt, se
profilait une bâtisse d’une architecture peu commune. Un homme avec une étrange
armure et un masque effrayant arborant un sourire diabolique surgit devant
elle.
Elle poussa un cri. Ulys et
Beramute la regardèrent et tentèrent immédiatement de la rassurer.
L’apothicaire lui, impassible mais intrigué, attendait patiemment la suite.
Maya était en sueur, elle décrivit ce qu’elle avait vu. Ils avaient maintenant
tous la certitude que c’était la voie qu’ils devaient suivre.
Le vieil homme perdit son
flegme, baissa la tête et pensa à voix haute
« Le bois du Catsu »
Ils le regardèrent avec
attention, quand il réalisa qu’ils l’avaient entendu.
« Le bois du Catsu est une
forêt magique où très peu de gens s’aventurent. On raconte qu’un sorcier y vit.
Ce sorcier serait capable de plier les gens à sa volonté. On dit aussi que tous
ceux qui l’ont croisé sont devenus ses esclaves»
Il pensa de nouveau
« Son nom m’échappe »
« Mettons nous en route ! »
s’exclama Ulys d’un ton optimiste.
L’apothicaire leur demanda
d’attendre un instant de plus. Il disparut de nouveau et revint quelques
instants plus tard. Il tenait dans sa main un parchemin. Il leur expliqua que
ce parchemin contenait toutes les routes existantes du pays. Ulys lui demanda
combien ils lui devaient, mais le marchand refusa leur argent. Il leur fit
promettre de repasser le voir à leur retour s’ils accomplissaient leur
expédition avec succès afin de compléter ses cartes. Il les fournit même en
provisions de toutes sortes.
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